Autre personnage central du roman « Celle qui écrivait des poèmes au sommet des montagnes » : Angelo. Une apparence de laquelle se dégage une intelligence particulière. Pourtant, Angelo est capable du meilleur, comme du pire. Voici quelques extraits choisis.
« Après s’être relevé, il marqua une pause et regarda Marcus dans les yeux. Le temps s’étira. L’homme avait de petits yeux noirs, très brillants, très intrusifs aussi. Il avait le même regard, parfois dérangeant, que Pablo Picasso. »
« Une amitié était en train de naître. Mais ce que Marcus ignorait à cet instant précis, c’est que cette rencontre était tout, sauf le fruit du hasard. Au contraire. Angelo était né à Turin, après-guerre. Bien qu’il soit italien d’origine, il ne connaissait guère le reste de son pays. Avec sa famille, il était souvent parti en vacances estivales dans le massif des Dolomites, à proximité de la frontière autrichienne, mais Turin et les Dolomites étaient les seuls endroits qu’il connaissait vraiment bien. Cortina d’Ampezzo était leur camp de base pour de nombreuses randonnées et escalades faciles sur les via ferrata datant de la première guerre. »
« Arrivé devant l’océan, Angelo s’était dit qu’il pouvait mourir maintenant. Mais qu’il pouvait aussi commencé à vivre maintenant. Quelque chose commençait à se remettre en place dans sa tête, dans son corps, dans sa relation avec les autres. »
« La grande lessive se poursuivait. Angelo resta ébloui devant les pierres et les splendeurs de Samarkand. Il passa la frontière Tadjik pour rejoindre Kashgar, en Chine. Une année complète avait passé depuis son départ. C’est à Kashgar qu’il allait faire sa pause hivernale, son hibernation comme il l’appelait. »